Reportage France 2 :

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Ce sont de grands hangars métalliques utilisés par les agriculteurs pour abriter leurs bêtes ou stocker leur production, faciles à mettre en place, pratiques, ils ne font pas l’unanimité, certains estimant qu’ils défigurent nos campagnes.

Comment pourraient-ils s’intégrer harmonieusement dans le décor ? Valérie Heurtel et Léna Soudre.

Au cœur de la campagne, impossible de ne pas les voir.

Bâtiments d’élevage, granges, garages à tracteurs : les hangars métalliques. Certains en ont fait un cheval de bataille. Ils dénoncent l’absence d’harmonie et d’esthétique, une dévastation de l’espace.

En Ille-et-Vilaine, un petit coin de campagne, Jérôme Niay milite dans une association qui se bat pour la défense du paysage. Il nous emmène voir un élevage de volaille, à l’architecture pas très locale.

« Il n’y a pas de bois, il y a du béton et de la tôle. Où sont les matériaux durables ? Est-ce qu’on doit sacrifier le paysage pour arriver à se nourrir, non ! »

En battant la campagne, des hangars agricoles peu intégrés dans le paysage, on en a vu partout.

Il en pousse 6 millions de m² par an, des bâtiments de travail. Jen-Michel Lombard cultive de l’ail dans la Drôme, une production multipliée par 3 en 5 ans. Il a besoin de place pour stocker. Il va construire un deuxième hangar. Il est en train de passer commande.

« Donc le premier est à 7m de haut, on va regarder si on peut se greffer sur l’existant »

Il a opté pour un bâtiment en métal, le même que celui-ci.

« L’avantage du métal, on peut le démonter, on peut le remonter. Aujourd’hui, on fait de l’ail, on fait des céréales, demain, on pourra faire autre chose. »

Pratique ! Mais y a-t-il des règles d’architecture pour intégrer ces bâtiments techniques dans le paysage ?

On est allé poser la question au maire de cette commune rurale, près de Rennes.

« -Bonjour Mr le Maire

-Bonjour Madame, bienvenue à Sens de Bretagne

-merci, ça c’est un permis de construire qu’on vous a déposé ?

-oui, c’est ça »

Le maire, c’est lui qui délivre les permis de construire.

« -Quelles sont les contraintes ?

-En terme architectural, les contraintes sont faibles, elles sont liées simplement à une intégration du bâtiment au paysage.

Ça reste subjectif, je suis d’accord avec vous »

L’effort esthétique, ce sont certains agriculteurs eux-mêmes qui décident de le faire.

À Sens de Bretagne, François Durocher et ses fils font du lait.

« Donc, ce sont vos vaches ? »

Il y a 1 an, ils ont agrandi leur troupeau. Il a fallu construire une plus grande salle de traite.

« -Elles vont avoir une maison neuve !

- Oui elles vont être mieux, comme nous »

Ce bâtiment, le voici : 2300m² !

« -Il y aura combien de vaches ici ?

- normalement 120 »

Une charpente et un bardage à venir tout en bois. Le bois, ils y tenaient.

« On a toujours travaillé en bois, donc, pour l’aspect esthétique, ça parait plus chaleureux, pour avoir une meilleure ambiance pour les vaches et pour l’homme. »

Budget moins de 200€ le m², pas plus cher que le métal. Et selon le fabricant ce n’est pas plus d’entretien.

« Le bardage en bois n’a pas besoin d’être entretenu. C’est un bardage qui est livré et qui est posé traité et qui ne nécessite aucun entretien. »

Et ça dure dans le temps, pour nous le prouver, il nous emmène voir cette étable.

« -Il a quel âge ce bâtiment ?

-Ce bâtiment a 42 ans, donc il a été construit en 1976 »

Et il n’a pas bougé.

Construire avec moins d’impact sur le paysage, ceux qui font de la vente directe à la ferme sont les premiers à sauter le pas, un effort apprécié par leur client.